UN ÉTAT ÉQUITABLE. UNE NATION UNIE. UNE SOCIÉTÉ PROSPÈRE
Chers compatriotes !
Chers députés et membres du Gouvernement !
Conformément à l’article 59 de la Constitution de la République du Kazakhstan, je déclare ouverte la troisième session du Parlement de la VIIe convocation.
Chers députés !
Je tiens à vous féliciter à l’occasion du début d'une nouvelle session du Parlement.
Cette année, notre pays est entré dans une nouvelle phase de développement.
À l’occasion d’un grand référendum national, la majorité de nos concitoyens s’est exprimée en faveur d’une large modernisation politique de nos institutions.
La réforme constitutionnelle est devenue une étape fondamentale dans la création d'un Nouveau Kazakhstan juste et équitable.
Mais cette modernisation politique doit se poursuivre par une transformation économique structurelle.
Car nous devrons faire face à une profonde restructuration des relations au sein du trio « citoyen-entreprise-gouvernement ».
Tout d’abord, l'État garantira l'égalité des chances et la justice pour tous.
Un niveau élevé de biens publics et de soutien aux catégories socialement vulnérables de la population, y compris les citoyens ayant des besoins particuliers, sera garanti. L'institution de l’Ombudsman auprès du Président sera établie.
L'État soutiendra pleinement la liberté économique tout en protégeant fermement les citoyens contre les fluctuations excessives du marché.
Et tout sera mis en œuvre pour assurer le développement des petites et moyennes entreprises.
Je désignerai dès à présent les orientations concrètes des réformes.
PREMIÈRE ORIENTATION. NOUVELLE POLITIQUE ÉCONOMIQUE
Les problèmes systémiques de notre économie sont bien connus. Il s'agit de la dépendance à l'égard des matières premières, de la faible productivité du travail, de l'insuffisance de l'innovation et de la répartition inégale des revenus.
Bien sûr, tous ces problèmes sont complexes, mais il existe des moyens concrets de les résoudre.
Il s'agit de la stabilité macroéconomique, de la diversification économique, de la numérisation, du développement des petites et moyennes entreprises, du capital humain et de l'État de droit.
Cependant, il n'y a toujours pas de progrès tangibles sur ces questions. Il est clair que de nouvelles approches sont nécessaires.
L'objectif fondamental de notre politique économique reste inchangé : une croissance qualitative et inclusive du bien-être de nos citoyens.
Les priorités du nouveau cap économique seront les suivantes :
- l’encouragement de l'initiative entrepreneuriale dans le privé, c'est-à-dire s'éloigner du capitalisme d'État et de l'intervention excessive de l'État dans l'économie ;
- la promotion de la concurrence, c'est-à-dire assurer l'égalité des chances pour tous ;
- et, bien sûr, une répartition équitable du revenu national.
Tout cela implique un certain nombre de tâches primordiales.
Premièrement. La réglementation administrative des prix réduit l'attrait des investissements pour des industries entières, conduit à des pénuries et à une dépendance aux importations.
Par conséquent, l'intervention du Gouvernement dans la fixation des prix sera progressivement supprimée.
Les marchés non concurrentiels seront une exception : les tarifs des monopoles resteront sous un contrôle strict. Cependant, contrôle ne signifie pas pression.
Aujourd'hui, il y a de plus en plus de cas où les instances étatiques, y compris les forces de l'ordre, se précipitent pour inspecter les entreprises et exiger une baisse de prix et de tarifs. De telles actions populistes doivent cesser.
Il est important de trouver un équilibre entre la nécessité de limiter les profits des monopoles et de garantir les investissements dans les infrastructures.
Deux tiers du réseau électrique, 57 % du réseau de chauffage et près de la moitié du réseau d'eau sont obsolètes. Ces chiffres parlent d'eux-mêmes.
La limitation artificielle des tarifs entraîne des pannes de courant, des accidents et, par conséquent, met en danger la santé et la vie des citoyens.
Sur les marchés monopolistiques, il est nécessaire de passer à une nouvelle politique tarifaire, celle du « Tarif en échange d'investissements ».
Avec ces premières mesures de libéralisation, la dépréciation des réseaux et des capacités devrait être réduite d'au moins 15 % dans les prochaines années.
Le tarif serait accordé en échange d'investissements dans les infrastructures et de la participation à un système de contrôle public pour garantir la transparence. Une grande partie de l'investissement devront être réalisée par le propriétaire à partir ses propres ressources et non sur le tarif.
Il convient de mettre en place des incitations efficaces à l'innovation, en permettant de réaffecter certains coûts dans le cadre de l'estimation tarifaire et en conservant une certaine part des recettes.
Les subventions croisées des tarifs, par lesquelles les prix pour certains consommateurs sont maintenus à un niveau bas par des coûts plus élevés pour d'autres, devraient être éliminées progressivement.
Deuxièmement. Des solutions institutionnelles sont nécessaires pour poursuivre la démonopolisation de l'économie.
Le concept de « conglomérat » devrait être défini au niveau législatif.
Les acteurs du marché connexe devraient être autorisés à se concentrer économiquement.
Toutes leurs transactions doivent être examinées, y compris les indications des prix non conformes au marché.
Le développement d'une économie de marché est affecté négativement par les activités des opérateurs individuels. Ces derniers seront donc réglementés.
Les opérateurs existants seront transférés dans un environnement concurrentiel ou reconnus comme des monopoles, et réglementés par une loi antitrust spéciale.
Troisièmement. Une croissance économique durable dépend directement de politiques fiscales claires et prévisibles.
Un nouveau code des impôts sera rédigé en 2023 pour réinitialiser la réglementation fiscale.
Son bloc le plus problématique, l'administration fiscale, devra être entièrement renouvelé.
La numérisation complète du contrôle fiscal doit également être assurée, éliminant toute interaction en face à face.
Une autre priorité consiste à améliorer l'efficacité des incitations fiscales.
Pour y parvenir, nous devons passer à des taux d'imposition différenciés selon les secteurs de l'économie.
Des mécanismes devraient être introduits pour réduire ou exempter de l'impôt sur les sociétés les bénéfices affectés à la modernisation technologique ou encore à la recherche et au développement.
Les régimes fiscaux spéciaux doivent être simplifiés afin de minimiser la tentation de l'évasion fiscale.
Le nouveau code devrait décourager la scission délibérée d'entités pour réduire la charge fiscale.
Et pour promouvoir un commerce civilisé, la taxe de détail devrait être étendue avec un taux adéquat et des procédures simples.
Dans le cadre d'une réforme fiscale, il est important d'envisager l'introduction d'une « taxe de luxe ».
Elle sera prélevée sur l'achat de biens immobiliers et de véhicules coûteux, et ne touchera pas la classe moyenne.
Je voudrais m'exprimer séparément sur le sujet des taxes sur l'achat de voitures.
Tout le monde connaît le problème de la circulation des voitures provenant de certains pays voisins.
Ils restent en dehors de la loi et constituent une menace pour la sécurité publique.
Des mesures décisives doivent être prises pour fermer dès à présent tous les canaux illégaux d'importation de voitures.
En même temps, il est nécessaire de résoudre la situation des véhicules importés avant le 1er septembre de cette année.
Afin de les légaliser, je propose d'introduire une taxe unique pour le recyclage et l'enregistrement initial d'un montant ne dépassant pas 200-250 mille tengués.
Cette mesure devrait s'appliquer aux véhicules qui ne sont pas recherchés et qui ont fait l'objet d'un « dédouanement ».
Quatrièmement. Une politique fiscale efficace est étroitement liée à une administration douanière transparente.
Il est important d'achever l'intégration complète des systèmes d'information fiscaux et douaniers.
Mais la multitude d'inspecteurs est l'une des principales causes d'inefficacité, c'est pourquoi un mécanisme de contrôle douanier intégré devrait être introduit à la frontière et les centres de dédouanement fonctionneront sur la base d'un guichet unique.
Cinquièmement. Nous devons apprendre à vivre selon nos moyens.
Le modèle de politique budgétaire sera réformé en passant de la « gestion budgétaire » à la « gestion des performances ».
Ainsi, le code budgétaire devra fixer des limites aux normes qui doivent être respectées dans la planification et l'exécution du budget.
Il sera mis fin à l'utilisation inefficace des ressources du Fonds national. C'est extrêmement important.
Certes, les transferts du Fonds national se poursuivront, mais uniquement pour le développement d'infrastructures essentielles et de projets d'importance nationale.
De plus, les processus budgétaires doivent être fondamentalement simplifiés.
Les agences d'État devraient également être autorisées à reporter les fonds non dépensés sur l'année suivante. Cela permettrait d'éliminer la pratique inefficace consistant à réinjecter sans cesse de l'argent dans leurs budgets.
En même temps, nous devons lancer un système de gestion des risques budgétaires qui inclut le secteur parapublic.
Nous avons commencé à transférer des recettes fiscales aux régions ; ce travail doit se poursuivre.
Le projet de « budget participatif », qui a fait ses preuves, devrait être étendu aux villes et villages régionaux.
Au moins 10 % des dépenses relatives au logement et aux services publics doivent être effectuées avec la participation des citoyens.
Enfin, le nouveau code budgétaire devrait être adopté afin de mettre en œuvre ces approches de manière efficace.
Sixièmement. Soutien systémique à l'esprit d'entreprise.
Sur ce sujet délicat, il faut tout reprendre et lancer une véritable « réglementation à partir de zéro ». Cela fait deux ans que cette instruction n’est pas exécutée, et les choses doivent changer.
Au lieu d'adapter sans cesse des centaines et des milliers de règlements et d'instructions, nous devons approuver de nouvelles règles de travail, compactes et compréhensibles.
Cette approche devrait être pleinement mise en œuvre à partir du 1er janvier 2024.
Ensuite, le Gouvernement donnera la priorité aux petites et moyennes entreprises compétitives en leur apportant un soutien financer, et notamment avec des aides pour augmenter des salaires et faciliter les déductions fiscales.
Parallèlement, un système automatisé d'identification des bénéficiaires de l'aide publique sera mis en place.
Un nouveau système de marchés publics, plus efficace, doit impérativement être créé.
La priorité doit être donnée à la qualité des biens et services fournis, et non au prix minimum et les marchés publics et parapublics doivent être transférés sur une plateforme unique.
La mise en œuvre de ces approches nécessitera l'adoption d'une nouvelle loi sur les marchés publics.
Septièmement. Un nouveau modèle de partenariat public-privé devrait être introduit.
Aujourd'hui, de nombreux projets PPP sont devenus une « auge » pour des entrepreneurs et des bureaucrates malhonnêtes.
Les contrats dans ce domaine doivent être transparents et fondés sur une mise en concurrence.
Une loi doit être adoptée pour rendre ce mécanisme plus efficace.
Huitièmement. Un problème sérieux pour les entreprises nationales est le manque de ressources de crédit.
Le sous-financement des petites et moyennes entreprises au Kazakhstan est d'environ 42 milliards de dollars.
Dans le même temps, les banques ont accumulé des liquidités de plusieurs milliers de milliards de dollars, qui ne servent pas réellement à l'économie.
La Banque nationale, l'Agence pour la régulation financière et le gouvernement doivent trouver des solutions spécifiques pour garantir des prêts stables et abordables au secteur réel.
Compte tenu des spécificités de la situation, la Banque nationale devrait faire preuve de plus de souplesse, je dirais même d'ingéniosité. Il existe des exemples positifs à l'étranger.
Neuvièmement. La terre est un facteur de production de base. Il est impossible de faire des affaires sans y avoir accès.
D'ici la fin de l'année, nous devons élaborer des approches efficaces pour garantir une attribution rapide et transparente des terres aux entrepreneurs.
Chaque région et les grands centres de population devraient évaluer la disponibilité de terrains inoccupés ou sous-utilisés.
Ces informations doivent être pleinement accessibles aux entreprises.
Je suis convaincu que ces mesures amélioreront la compétitivité non seulement de la classe entrepreneuriale, mais aussi de l'économie dans son ensemble.
DEUXIÈME ORIENTATION. DÉVELOPPEMENT DU SECTEUR RÉEL
Tout d'abord, la législation et les procédures devront être grandement simplifiées pour attirer les investissements dans l'exploitation du sous-sol.
La création d'une banque de données unifiée d'informations géologiques doit être achevée.
J’ordonne au Gouvernement d'accroître l'attrait du secteur industriel pour les investissements.
L'année dernière, j'ai ordonné une évaluation de l'efficacité de toutes les zones économiques spéciales. Sur la base de ses résultats, des zones problématiques ont été identifiées et de nouvelles approches ont été définies.
Nous devons maintenant passer à une politique fondamentalement différente pour le développement des zones franches.
Cette question revêt une importance particulière dans le cadre de la relocalisation d'entreprises étrangères au Kazakhstan.
Les incitations à l'investissement pour les zones économiques spéciales doivent être abordées de manière différenciée. Le principe de base devrait être le suivant : plus il y a d'investissements, plus il y a de privilèges.
Parallèlement, les investisseurs qui ne relèvent pas des types d'activité prioritaires, mais qui mettent en œuvre d'importants projets industriels, pourraient se voir attribuer des parcelles de terrain mais sans bénéficier de préférences fiscales et douanières.
La question des droits de propriété foncière dans les zones économiques spéciales pour les entreprises qui ont rempli de bonne foi toutes leurs obligations en matière d'investissement doit également être résolue.
En général, un travail systématique est nécessaire pour attirer les investissements. Il s'agit d'une tâche prioritaire pour le gouvernement.
Ensuite. Comme mentionné précédemment, l'État réduira progressivement sa participation dans l'économie.
Le Fonds Samruk-Kazyna sera transformé en un investisseur ne détenant qu'une participation majoritaire suffisante pour contrôler les secteurs clés de l'économie.
Les autres actifs et actions du Fonds seront privatisés, notamment par le biais du mécanisme d'introduction en bourse pour le grand public.
En tant que co-investisseur, Samruk-Kazyna ne participera qu'à des projets d'importance critique qui ne pourront pas être mis en œuvre par des investisseurs privés et ces projets seront déterminés par le Président.
La question suivante est le renforcement du potentiel de transit du pays.
Compte tenu de la situation géopolitique actuelle, le Kazakhstan est en train de devenir le plus important corridor terrestre entre l'Asie et l'Europe.
Nous devons exploiter pleinement les possibilités qui s'offrent à nous et devenir un centre de transport et de transit d'importance véritablement mondiale.
Le Kazakhstan a déjà commencé à mettre en œuvre des projets majeurs tels que la création d'un centre de conteneurs à Aktaou et le développement du corridor transcaspien. Les entreprises de logistique de pointe du monde entier seront impliquées dans ces travaux.
La société nationale « Kazakhstan Temirzholy » sera transformée en une société de transit et de logistique à part entière.
Une attention particulière doit être accordée à la qualité de la construction des autoroutes, y compris celles d‘importance locale.
Malgré d'énormes injections budgétaires, ce problème est toujours à l'ordre du jour.
J'ai précédemment donné l'instruction de porter à 95 %, d'ici 2025, la proportion de routes locales en bon état et le Gouvernement doit contrôler directement ce dossier.
Des résultats concrets sont nécessaires pour détecter et réparer les potentielles malfaçons dans la construction des routes.
Il y a encore des perturbations dans l'approvisionnement en bitume. C'est un non-sens pour un grand pays producteur de pétrole.
Le Gouvernement devrait définitivement résoudre ce problème.
D'une manière générale, et en parlant franchement, les échecs systémiques du Gouvernement, les pénuries incessantes de carburant ou de sucre ont suscité un ressentiment justifié parmi les citoyens. C'est une conséquence de la léthargie, de l'indécision du Cabinet des ministres.
Si cela continue, des décisions concrètes en matière de mutation des responsables devront à nouveau être prises.
Ensuite. Le secteur de BTP occupe une place importante dans la structure de l'économie nationale. Il génère 5 à 6 % du PIB du pays et beaucoup plus, si l'on tient compte des industries connexes.
Mais actuellement, l'activité d'architecture et de construction est réglementée au Kazakhstan par plus de 2 500 documents différents. Un système complexe et bureaucratisé s'est formé, engendrant de la corruption.
Des normes et des standards de construction dépassés sont encore utilisés.
Par conséquent, je charge le Gouvernement de préparer un nouveau Code de l'urbanisme.
Ainsi, des cartes interactives fonctionnelles des parcelles de terrain et des schémas d'utilité publique devraient être créées pour chaque ville.
Les cartes cadastrales des zones industrielles doivent être complétées par des plans actualisés des infrastructures de transport et de services publics.
Mais l'une des questions clés reste le développement de l'agriculture.
L'état de ce secteur a une incidence directe sur la sécurité alimentaire du pays.
La tâche stratégique consistant à augmenter la production et à accroître la valeur ajoutée des produits agricoles nationaux reste à résoudre.
L'époque où nous pouvions simplement nous contenter d’exporter des céréales et du bétail appartient au passé.
Le Gouvernement doit préparer de nouvelles approches à long terme pour subventionner l'industrie et les fonds budgétaires alloués doivent être tenus à des objectifs de rentabilité.
L'État ne jettera plus d'argent à droite et à gauche et le contrôle de l'attribution et de l'utilisation des subventions sera renforcé.
La coopération rurale offre de grandes perspectives pour le développement de la sphère agraire et un ambitieux projet pilote a été mis en œuvre. D'après ses résultats, le rendement des cultures dans les coopératives agricoles qui y participent a doublé, et l'augmentation du cheptel a augmenté de près d'un quart.
Cette expérience réussie devrait être étendue progressivement à l'ensemble du pays, en tenant compte des spécificités des régions.
Sur un autre plan, l'industrie agroalimentaire a un besoin urgent de solutions technologiques avancées.
Actuellement, il n'existe pas d'informations complètes pour le développement agricole.
Toutes les informations disparates sur l'état des terres agricoles, les ressources en eau, les systèmes d'irrigation et l'accessibilité des transports seront réunies sur une seule plateforme numérique.
Globalement, à partir de l'année prochaine, le complexe agro-industriel du pays devra fonctionner avec de nouvelles règles stables et des données claires.
Au passage, je voudrais aborder séparément les activités de la Commission sur la saisie des terres inutilisées.
Dans le cadre de ses travaux, environ 2,9 millions d'hectares de terres agricoles ont déjà été restitués à l'État. D'ici la fin de l'année, il est prévu qu’au moins 5 millions d'hectares seront restitués.
La superficie totale des terres inutilisées ou délivrées en violation de la loi est d'environ 10 millions d'hectares.
Le Gouvernement et les akims (les maires) doivent prendre des décisions concrètes à leur sujet avant la fin de 2023. D'autant plus que le moratoire sur les contrôles liés aux questions foncières est levé.
Le manque de ressources en eau constitue un obstacle majeur au développement économique durable du pays.
Dans les réalités actuelles, ce sujet est devenu une question de sécurité nationale.
La réduction de l'afflux externe d'eau est aggravée par son utilisation inefficace – les gaspillages atteignent 40% de l’eau en circulation.
D'autres problèmes caractéristiques de cette sphère sont l'usure élevée des infrastructures, le faible niveau d'automatisation et de numérisation, le manque de soutien scientifique et le manque de personnel.
Pour les résoudre, il est nécessaire de renforcer le travail du conseil de l'Eau auprès du Gouvernement avec la participation d'experts.
Afin de former des spécialistes compétents, il est essentiel de designer une université avec des bases solides.
En général, pour le développement de l'industrie de l'eau, il est nécessaire de préparer un projet de trois ans.
TROISIÈME ORIENTATION. INVESTISSEMENTS STRATÉGIQUES POUR L'AVENIR DU PAYS
Les gens sont l’atout principal de notre pays.
La répartition équitable des richesses nationales et l’égalité des chances pour chaque citoyen sont donc des objectifs essentiels de nos réformes.
Le développement harmonieux de la société n'est possible que si la santé de la nation est assurée.
Malgré les réformes dans le secteur de la santé, l'état de ce secteur laisse à désirer.
Il est évident que l'ensemble des problèmes accumulés ne peuvent être résolus en une seule fois. Il convient donc de se concentrer sur les aspects essentiels, dont le système de financement.
Car le sous-financement chronique de l'industrie conduit au fait que les citoyens assurés ne reçoivent pas la totalité des services qui leur sont dus.
La situation est aggravée par la division artificielle des soins médicaux garantis par l'État et ceux couverts par les assurances.
D’ailleurs, force est de constater l'absence d'un modèle d'assurance en tant que tel. C'est une négligence qu’il faut corriger et lancer un système d'assurance maladie volontaire.
À ce titre, je demande au Gouvernement de revoir les modes de financement de la santé et du secteur social en général.
Une attention particulière devrait être accordée à l'amélioration globale de l'infrastructure médicale, notamment par le biais de partenariats public-privé.
La médecine est une industrie attrayante pour les investissements, il suffit de créer les bonnes conditions.
J'ai pris la décision de commencer la mise en œuvre d'un projet national visant à répondre aux besoins des résidents ruraux de notre pays dès l'année prochaine.
Dans un délai de deux ans, des centres médicaux et obstétricaux seront construits et entièrement équipés dans 650 villages qui ne disposent pas d’installations médicales aujourd’hui.
L’état assurera ainsi l’accès à des soins de santé primaires à plus d’un million de citoyens.
Dans le cadre du projet national, 32 hôpitaux de district seront modernisés et transformés en établissements pluridisciplinaires interdistricts.
Ils auront des centres dédiés à la prise en charge des AVC, des services de chirurgie, de réanimation et de réadaptation.
Cela permettra d'améliorer la qualité des services de santé pour plus de quatre millions de citoyens.
En outre, la télémédecine sera développée, ce qui donnera accès à une assistance qualifiée aux résidents des régions éloignées.
Pour améliorer la compétitivité des soins de santé nationaux, il est nécessaire d'améliorer constamment le système de formation des médecins.
Des hôpitaux universitaires et des cliniques multidisciplinaires seront créés au sein des facultés de médecine.
Sur trois ans, le nombre annuel de bourses d’études pour les internes en médecine sera augmenté de 70%.
Toutes ces mesures permettront, non pas en paroles, mais en pratique, d'améliorer la santé de notre nation.
Le prochain point clé est l'état du système éducatif, qui joue un rôle décisif dans l'accroissement du potentiel de la nation.
Notre peuple a un proverbe « Ел боламын десең, бесігіңді түзе » (« l'Avenir du pays se forme dans le berceau de l'enfant »).
Par conséquent, le domaine de l'éducation préscolaire doit être une priorité.
Or, seule un peu plus de la moitié des enfants âgés de 2 à 6 ans sont aujourd’hui scolarisés au Kazakhstan. Une telle situation est inacceptable.
La question de l’insuffisance du nombre des crèches doit impérativement être réglée au plus vite.
Parallèlement, des mesures efficaces devraient être prises pour améliorer le statut social et les salaires des éducateurs.
Dans le même temps, il est nécessaire d'établir des exigences claires pour les professionnels de ce domaine et de réduire progressivement la charge de travail.
Les éducateurs dévoués sont les moteurs du progrès dans l'éducation.
Par conséquent, il n'est pas nécessaire de certifier les crèches, mais les éducateurs.
Un autre facteur important dans la formation d'une nation prospère est la qualité de l'enseignement secondaire.
Chaque étudiant kazakh devrait avoir des conditions décentes pour apprendre et se développer dans toutes les sphères.
C'est ce que vise le nouveau projet national «L’école confortable».
D'ici 2025, nous créerons 800 000 places répondant aux exigences modernes. Cela permettra de résoudre complètement le problème des écoles en état insalubre et des écoles à trois relèves.
Cette mesure permettra également de réduire considérablement la différence entre la qualité de l’infrastructure éducative dans les villes et les villages.
En général, la construction de nouvelles écoles devrait être l'une des priorités du Gouvernement et des akims.
D’ailleurs, tous les fonds obtenus illégalement, qui sont mis à la disposition de l’État à la suite de procès de corruption, doivent être dépensés pour la construction d’écoles.
Le Gouvernement devrait prendre une décision sur le cadre juridique de ce projet.
De plus, il est essentiel que les uniformes scolaires soient aussi accessibles que possible à tous les élèves. Ainsi, les uniformes des enfants de certaines catégories socialement vulnérables devraient être pris en charge par le budget de l’État.
Les commandes gouvernementales pour l'achat d'uniformes scolaires doivent être dirigées vers le développement de l'industrie légère nationale.
Je suis profondément convaincu que les enseignants joueront un rôle décisif dans la construction d'un Kazakhstan Équitable.
Ces dernières années, l'État a beaucoup œuvré pour accroître l'attractivité de ce métier.
Toutefois, des changements positifs sont encore nécessaires dans ce domaine.
Il est nécessaire d'adopter une nouvelle norme d'accréditation des facultés d’Éducation et d'élaborer un cadre de compétences de l'enseignant.
Compte tenu des progrès scientifiques et technologiques mondiaux, il est important de renforcer l'enseignement des mathématiques et de l'anglais dans les classes supérieures.
Dans la société, il y a des discussions autour de l'enseignement du kazakh et du russe dans les écoles. Je dirai très clairement : nous devons élever des enfants qui savent parler parfaitement à la fois le kazakh et le russe.
C'est dans l'intérêt de la jeune génération. Le Ministère de l'Éducation doit prioriser les intérêts des enfants et non suivre l’exemple des populistes. La jeune génération, en termes de connaissances acquises, y compris la maîtrise de la langue, doit se tenir fermement sur ses deux jambes. Leur connaissance est notre force.
À leur tour, les établissements d'enseignement technique et professionnel doivent se concentrer sur les besoins réels du marché du travail et répondre aux objectifs du nouveau cours économique du pays.
Parallèlement, il est nécessaire de construire continuellement des partenariats avec les parents et les élèves, qui doivent assumer leur part de responsabilité quant à la qualité et à la pertinence des connaissances et des compétences acquises.
C'est dans ce but qu'il est prévu de mettre en place des chèques-éducation personnels.
Tous les fonds fournis par l'État pour l'éducation de l'enfant, y compris les activités parascolaires, seront accumulés sur des comptes éducatifs unifiés.
En effet, celui-ci deviendra le principal capital cible des enfants, qu'ils pourront investir dans leur éducation.
Cette mesure permettra de mettre en pratique le principe de l’égalité des chances pour tous les citoyens de notre pays.
Dans cette logique de développement, il faut poursuivre les réformes de l'enseignement supérieur.
À mesure que la qualité des universités nationales s'améliore, le coût de l'éducation dans celles-ci augmentera également.
Par conséquent, l'État prévoit d'allouer des bourses d'études qui, en fonction des résultats de l'ENT (test unique national) et d'autres indicateurs, seront différenciées en taille - de 30 à 100%.
Des prêts préférentiels pour l'éducation à 2-3% par an seront également accordés.
Ces mesures rendront l'enseignement supérieur plus accessible et renforceront l'idéologie du partenariat et de la responsabilité mutuelle dans la société.
Le prochain point clé est la mise à disposition de dortoirs pour les étudiants.
Pour résoudre ce problème, il est nécessaire d'introduire activement le mécanisme de partenariat public-privé avec les universités et les entreprises de construction.
En même temps, je pense qu'il est erroné de faire reposer la solution de tous les problèmes sur les épaules de l'État.
Par conséquent, la disponibilité de dortoirs devrait être l'un des critères d'accès des universités privées au financement public.
Bien entendu, de telles exigences pour les établissements d'enseignement devraient être introduites progressivement.
Il est également possible d'élaborer la possibilité de subventionner les moyens de subsistance de certaines catégories d'étudiants socialement vulnérables.
Les fonds de dotation des universités doivent devenir un maillon essentiel du développement de l'écosystème éducatif.
Dans les plus grandes universités du monde, ces fonds fiduciaires constituent la base d'un financement durable de la science et de l'innovation.
Le facteur fondamental de l'amélioration du bien-être de la population est la croissance de salaires adaptés aux conditions du marché.
L’État introduira une nouvelle méthode de calcul du salaire minimum qui permettra d’augmenter progressivement son montant.
J'ai décidé d'augmenter le salaire minimum de 60 000 à 70 000 tengués. Cela affectera directement les revenus de 1,8 million de citoyens.
De plus, il est nécessaire de relancer significativement le système de retraite.
Le taux minimum de base de la pension devrait être porté à 70% du minimum vital et le taux maximum à 120%. Avec les décisions prises précédemment, cela permettra d'augmenter la pension globale de 27% en moyenne d'ici 2025.
D’ailleurs, compte tenu de l'ampleur de la demande sociale, l'âge de la retraite pour les femmes sera fixé à 61 ans jusqu'en 2028.
En parallèle nous élaborerons une stratégie d’investissement efficace pour un Fonds de pension cumulatif unifié.
Il est possible d'attirer des entreprises privées avec une réputation irréprochable et des équipes hautement professionnelles.
Le système de sécurité sociale devra également être ajusté.
Nous porterons la période de paiement pour la garde d'enfants à un an et demi à compter du 1er janvier 2023. Les parents seront avec leurs enfants plus longtemps pendant la petite enfance, période très importante.
Pour les participants du système de sécurité sociale, les paiements pour perte d'emploi augmenteront à 45% du revenu mensuel moyen. Cela les aidera à retourner au travail plus facilement et plus rapidement.
Un élément important du bien-être des citoyens sera la mise en place d'un système unique d'aide sociale ciblée.
À partir de 2023, il est prévu d'introduire une Сarte familiale numérique et un Portefeuille social.
Dans le cadre de ces initiatives, diverses mesures de soutien de l'État seront intégrées. Ils deviendront clairs et, surtout, ciblés et proactifs.
Dans ce nouveau cadre, l'accompagnement global des jeunes fait partie de nos priorités absolues.
L'année prochaine, quelque 100 000 jeunes seront pris en charge par les différentes mesures d'emploi et pour soutenir l'entrepreneuriat des jeunes, un mécanisme distinct de microcrédit préférentiel à 2,5% par an sera lancé.
Les mesures proposées amélioreront l'efficacité du système de protection sociale des citoyens et rendront notre société plus harmonieuse et plus juste.
Les amendements à la Constitution adoptés par Référendum national sont devenus le symbole d'un Kazakhstan Équitable.
Nous avons inscrit dans la Loi fondamentale le principe clé selon lequel la terre et les ressources naturelles appartiennent au peuple. Ce n'est pas seulement une belle déclaration, mais le leitmotiv de toutes les réformes.
Chaque famille doit tirer un réel profit des richesses nationales du pays.
C'est pourquoi j'estime qu'il est extrêmement important, dans le cadre de l'Année de l'enfance que j'ai annoncée, de lancer un programme fondamentalement nouveau, « Le Fonds national aux enfants ».
Je propose d'allouer 50% des revenus de placement annuels du Fonds national à des comptes d'épargne spéciaux pour les enfants jusqu'à l'âge de 18 ans, sans droit au retrait anticipé.
À l'âge de la majorité, les sommes accumulées serviront à l'achat d'un logement et à la scolarisation.
Ces fonds donneront à la jeune génération un véritable ticket d’avenir pour l'âge adulte.
En effet, le Fonds aura le statut national et servira les intérêts du peuple.
Compte tenu de la nécessité d'une étude approfondie de cette entreprise de grande envergure, j'ordonne de lancer le projet à partir du 1er janvier 2024.
Une autre initiative conforme à l'esprit du nouveau Kazakhstan sera le transfert annuel d'au moins 7% du revenu net du Fonds «Samruk-Kazyna» au Fonds public «Kazakhstan khalkyna» (Pour le peuple du Kazakhstan »).
En outre, je suis sûr que les entrepreneurs prospères et les citoyens fortunés continueront à contribuer à ce Fonds.
En général, pour le développement du potentiel humain, il est important d'attirer des spécialistes talentueux de l'étranger dans le pays, en particulier ceux qui ont réussi dans les domaines de la créativité et de l'entrepreneuriat.
Il s'agit d'une politique migratoire efficace.
Il est nécessaire de réduire le déficit du personnel le plus demandé et hautement qualifié.
Pour les professionnels de valeur dans le domaine de la science, de la santé, de l'industrie, de l'informatique, l'État introduira des concessions et fournira des visas avec le droit d'obtenir un permis de séjour.
Les hommes d'affaires étrangers qui ont investi plus de 300 000 dollars dans notre économie auront la possibilité d'obtenir un visa et un permis de séjour de dix ans.
La politique de réinstallation des kandas (kazakhs rapatriés) et la réglementation des migrations internes seront radicalement réformées.
À cet égard, il est essentiel d’adopter des approches tenant compte des tendances démographiques et économiques ainsi que des intérêts nationaux.
La force d'une nation réside dans les gens, dans leur santé et leurs connaissances approfondies.
Il est essentiel que le professionnalisme et le travail acharné soient appréciés dans notre société.
Je le répète : les citoyens qui travaillent dur, les vrais professionnels de leur entreprise doivent être les personnes les plus respectées du pays.
Ce sont ces citoyens qui renforcent notre État.
Lors de la réunion du Qouryltai National (Congrès des sages) et du Congrès de l'aile jeunesse du parti Amanat « Zhastar Rukh », j'ai souligné ce sujet.
Nous devons honorer les gens du travail.
Peu importe le travail qu’il faut faire, l'essentiel est de le faire consciencieusement.
Il est important que les jeunes cherchent à comprendre toutes les subtilités d'une profession particulière, car le travail des professionnels est toujours très apprécié.
Notre jeune génération doit être compétitive non seulement au Kazakhstan, mais aussi à l’étranger.
Les citoyens des États voisins travaillent à l'étranger, ne négligeant aucun travail. Parmi eux se trouvent de nombreux professionnels qui obtiennent un grand succès dans notre pays.
Le plus important est le travail honnête. Nous devons élever une génération qui le comprend bien.
Une grande attention devrait être accordée à cette question dans le travail idéologique.
QUATRIÈME ORIENTATION. RÉINITIALISER L'ADMINISTRATION PUBLIQUE
Les réformes économiques structurelles prévues nécessitent de réinstaller le système d'administration publique.
Les gens en ont assez des déclarations creuses et des présentations interminables d'un avenir meilleur. Les citoyens attendent des agences gouvernementales la réalisation réelle et non formelle de leurs promesses.
L’accent doit être mis sur la décentralisation de l’administration publique tout en renforçant la responsabilité personnelle des fonctionnaires politiques.
Une partie des compétences du Gouvernement devrait être transférée aux ministères – une politique sectorielle spécifique devrait être la responsabilité d'un ministre spécifique, et non d'un «cabinet collectif».
Le Gouvernement se concentrera sur les questions intersectorielles.
La première étape dans cette direction sera la transformation du cabinet du Premier ministre en un appareil gouvernemental compact répondant aux normes avancées de l'administration publique. Il ne s'agit pas de changer de nom, mais d'une véritable réforme.
A travers l'optimisation de la verticalité des services centraux, il faut élargir significativement les pouvoirs des exécutifs locaux.
Cela rapprochera la solution des problèmes urgents des régions, des citoyens.
Il est nécessaire d'accorder une attention particulière aux questions d'autonomie locale, en reformatant les activités des conseils publics, KSK (coopératif des propriétaires des logements) et OSI (union des propriétaires des logements).
Il faudra s'occuper de l'aménagement des logements et de l'infrastructure urbaine. Leur apparence et le fonctionnement de l'infrastructure interne ne répondent pas aux attentes des citoyens et discrédite le pays aux yeux des étrangers.
Je charge le Gouvernement d'élaborer une nouvelle réforme administrative pour améliorer l'efficacité et la responsabilité des pouvoirs publics.
Le nouveau Kazakhstan a besoin de nouveaux gestionnaires d'État.
Compte tenu des exigences de l'époque, le système de sélection et de révocation des fonctionnaires devrait être restructuré.
Il est important que la fonction publique soit aussi ouverte que possible aux professionnels du secteur privé.
Il faut d’ailleurs aussi renforcer les effectifs et l'Agence de la fonction publique doit devenir une institution à part entière des ressources humaines stratégiques.
Le Gouvernement, en collaboration avec l'Agence, devrait lancer une plate-forme spéciale pour consolider le potentiel de nos concitoyens dans le monde entier.
Une attention particulière devrait être accordée à l’accroissement de l’efficacité de la gestion du secteur quasi public.
Le travail dans cette direction est entamé, il faut l’amener au résultat désiré.
A cet effet, il est nécessaire de définir de manière définitive le nouveau mode de travail du Fond «Samruk-Kazyna».
Les meilleures entreprises mondiales d’investissement et de production devraient servir de référence en la matière.
La gestion des actifs publics doit devenir plus transparente.
Enfin, le Gouvernement sera chargé de préparer le Rapport National annuel qui sera envoyé au Parlement.
CINQUIEME ORIENTATION. La loi et l’ordre
L’État de droit et la qualité de la justice doivent être assurés.
Cela nécessite un renouvellement et un assainissement urgents du système judiciaire.
Les juges doivent être hautement qualifiés, honnêtes et incorruptibles.
Tout d'abord, il est nécessaire d'assurer l'égalité de statut de tous les juges, en réduisant leur dépendance vis-à-vis de leurs collègues supérieurs.
De nombreux postes de présidents de tribunaux seront convertis en postes judiciaires.
Je propose d'utiliser des mécanismes d’élection dans la sélection, par les juges eux-mêmes, de candidats aux postes de présidents de tribunaux et de collèges judiciaires.
Il est également nécessaire de commencer à introduire des éléments de l'élection des juges de la Cour suprême. Pour ce faire, le Président, sur une base alternative, présentera des candidats au Sénat.
Il est important de stimuler et de créer des conditions appropriées afin d’attirer dans ce domaine des juristes compétents.
Afin d'accroître l'autonomie des juges, il est nécessaire de renforcer le statut du Conseil supérieur de la magistrature.
Celui-ci sera chargé de la formation des candidats aux postes de juge, de la remise à niveau, de la prolongation de la limite d’âge, ainsi que de la suspension et de la cessation du mandat des juges.
Cette instance étatique devrait devenir une institution à part entière dotée de fonctions claires en matière de recrutement, à commencer par la sélection des candidats, et allant jusqu’à la formulation de recommandations pour la nomination des juges de tous les niveaux.
Il est primordial d'éradiquer l’ingérence des instances chargées de l’application de la loi, en excluant tous les instruments de leur pression administrative sur les juges.
En plus de limiter leur ingérence dans les activités des juges, leur responsabilité pour des violations graves sera renforcée.
Toute décision judiciaire annulée, dans laquelle un juge aurait commis une erreur grave, doit être vérifiée par un Jury judiciaire.
Il est également nécessaire de revoir les mécanismes d’évaluation et de la mise en cause des juges sur le critère de la « qualité de l’administration de la justice ».
De plus’institution d’appel doit être réformée : en appel, les décisions doivent être prises sur le fond, sans revenir en première instance.
Il est également nécessaire d'élargir le champ d’action de la justice administrative. Le transfert dans le code de procédure d'un large éventail d'infractions administratives et de litiges civils impliquant les organes de l'État rendra la justice humaine et équitable.
Parallèlement, il est nécessaire de régler les questions d'accès à la justice au niveau des tribunaux de district et régionaux.
Les entreprises considèrent à juste titre que les frais de justice excessifs limitent considérablement la protection de leurs intérêts.
Par conséquent, il faut établir des frais de justice raisonnables pour les différends relatifs aux biens, au lieu de les fixer au prorata du montant de l’action judiciaire.
Il est nécessaire de réduire la participation de l’État dans les contentieux judiciaires. Il est temps de régler les contentieux entre les instances étatiques.
Si deux ministères ont des interprétations différentes de la loi, c’est au Gouvernement que revient la charge d’y mettre un point final.
Cette approche s'applique également aux litiges entre les instances étatiques et les organismes publics.
Il n'est pas rare que différentes régions adoptent des décisions différentes sur des cas similaires, et la Cour suprême supervise justement l’élaboration d’un logiciel analytique numérique afin d’assurer l'uniformité dans l'administration de la justice.
Сertes, la réforme du système judiciaire ne s'arrête pas là, elle sera élaborée par des experts au-delà de la Cour suprême.
Cela rendra le processus plus compétitif, plus ouvert au public et aux experts indépendants, et donc plus efficace.
J’en viens maintenant à la réforme des instances chargées de l’application de la loi.
Ce domaine fait traditionnellement l'objet d'une attention particulière de la part de l’opinion publique.
Les évènements du «Janvier tragique » ont été une épreuve sérieuse pour le système des forces de l'ordre.
A l’époque, sous l’influence de provocateurs, les rassemblements se sont transformés en émeutes de masse, qui ont ensuite acquis le caractère d’une révolte antiétatique.
De nombreux instigateurs ont pu bénéficier de simples peines avec sursis ou légères.
Cependant, le degré de leur culpabilité va bien au-delà puisque ces personnes ont délibérément aggravé l’état des choses et ont joué un rôle clé dans l'escalade de la situation, qui a tourné à une tragédie.
J’ai de nombreuses fois été sollicité par des défenseurs des droits de l’homme, des représentants de la communauté d’avocats me justifiant la nécessité de durcir les peines pour incitation à des émeutes de masse.
Leurs arguments sont sensés et raisonnables, c’est pourquoi je charge les instances compétentes de travailler sur la question et de prendre des mesures concrètes.
Nous devons répondre durement à toute provocation publique et à toute action illégale.
Les personnes qui commettent de tels actes destructeurs et appellent à enfreindre la loi ne pourront échapper à des sanctions sévères.
Je voudrais rappeler à tout le monde notre principe général : « «oui » au pluralisme politique, un « non » résolu à l'extrémisme, banditisme et vandalisme ».
Là où commencent les provocations ciblées, il ne peut être question de liberté d'expression et de pluralisme des opinions. C'est une atteinte à la stabilité et à la sureté de la société, une tentative d'ébranler les fondements de l'État.
Aujourd'hui, plus que jamais, nous avons besoin d'unité.
Les manifestants et les officiers des forces de l'ordre sont nos concitoyens qui espèrent non seulement une justice impartiale, mais aussi la clémence publique.
L’État a déjà réduit les peines des participants desdits événements n’ayant pas commis de crimes graves.
De nombreux contrevenants à la loi se sont rendu compte de leur culpabilité et se repentent de leurs actes.
Je pense qu’ils méritent une deuxième chance. J’ai donc décidé de procéder à une amnistie des participants des événements de janvier.
Il va de soi que l’amnistie n’affectera pas les principales personnes impliquées dans l’organisation des troubles, ainsi que les personnes accusées de haute trahison et de tentative de changement forcé de pouvoir.
L’amnistie n’affectera pas non plus les auteurs de crimes terroristes et extrémistes, les récidivistes et les individus ayant commis des actes de torture.
En faisant acte d’humanisme, nous, en tant que nation, tirerons les leçons de cette tragédie et ne laisserons pas cela se reproduire.
Les familles des personnes décédées lors des événements de janvier, qui se trouvent dans une situation financière précaire, recevront un soutien matériel.
Je considère que le Fonds « Kazakhstan Khalkyna » (Pour le peuple du Kazakhstan) apportera également une contribution de valeur à cette noble cause.
La prise de conscience de la nécessité du renforcement significatif de la sureté publique fut une leçon importante tirée de la tragédie de janvier.
Ces derniers temps, les cas de crimes graves - meurtres et règlements de compte entre gangs - sont devenus plus fréquents.
Ils sont commis avec un cynisme grave et constituent un défi pour toute notre société.
Cette tendance dangereuse doit être étouffée dans l'œuf – il faut durcir la peine et exclure la libération conditionnelle pour de tels crimes.
La question de la criminalisation de la violence domestique est soulevée dans la société depuis longtemps.
Les instances chargées de l'application de la loi doutent de la nécessité de cette mesure, considérant qu'elle conduira à une diminution de la détection de ces infractions.
Il y a une part de vérité dans cela. Cependant, quoi qu'il en soit, nous ne pouvons pas fermer nos yeux sur les nombreux cas de violence domestique.
L'impunité des auteurs de violences leur laisse les mains libres, en laissant, de fait, leurs victimes sans défense.
Je considère qu’il est temps de durcir la responsabilité pour de tels actes.
Il est inadmissible que les victimes de violence domestique aient peur de la condamnation de la société ou de la pression de qui que ce soit.
Pour ce faire, les officiers de police doivent travailler avec eux très délicatement, en prenant toutes les mesures nécessaires.
La consommation croissante de drogues synthétiques constitue une grande menace pour la santé de la nation.
La dynamique est fortement négative : sur les trois dernières années, le volume de « synthétiques » retiré de la circulation a été multiplié par 10.
D’année en année, les drogues synthétiques deviennent moins chères et plus accessibles.
Elles sont vendues presque librement via les réseaux sociaux et les messageries, et sont même livrées à domicile.
Compte tenu de l'ampleur de cette maladie sociale extrêmement dangereuse, la lutte contre la production et la distribution de drogues « synthétiques » devrait revêtir un caractère national.
Par conséquent, il est nécessaire d'élaborer un Plan global de lutte contre la toxicomanie et le trafic de drogue.
Une attention particulière doit être portée à l’ampleur de la fraude par Internet et par téléphone.
Les instances chargées de l'application de la loi doivent renforcer leur travail analytique et d’information pour identifier et neutraliser ce type de menaces.
D’ailleurs, il nécessaire d'accroitre, de manière générale, les connaissances de nos concitoyens en matière de droit et des finances pour limiter le nombre de victimes.
Il est important d’intensifier les efforts pour la dissection de mécanismes profonds et la recherche de véritables organisateurs de schémas сachés et de corruption visant à détourner les fonds budgétaires et la richesse nationale.
Il est nécessaire de réviser le Code pénal et le Code de procédure pénale, et de se débarrasser de tout ce qui ne fonctionne pas en pratique ou entrave l’administration de la justice.
Il est tout aussi important qu'une fois dûment modifiés, ils ne fassent pas l'objet d'ajustements incessants.
Depuis 2015, plus de 1 200 amendements ont déjà été apportés aux Codes pénal et de procédure pénale.
Il est inadmissible que les lois soient modifiées pour s'adapter à la conjoncture momentanée ou aux intérêts étroits des entreprises.
Par conséquent, le pouvoir de réviser la législation pénale et en matière de procédure pénale doit être transféré au Ministère de la Justice.
Cela nécessitera le renforcement des capacités humaines du Ministère et l'amélioration de sa qualité du travail en matière législative.
Chers compatriotes !
Aujourd'hui, nous avons désigné les principales directions des réformes à venir.
Nous devons rebâtir toutes les sphères de l'État et de la société.
Nous sommes engagés dans un processus de modernisation politique conformément à la formule fondamentale suivante : « un Président fort - un Parlement influent - un Gouvernement responsable ». Les réformes dans ce sens se poursuivront.
Nous renforcerons le consensus national, le partenariat entre le pouvoir et le peuple, en suivant le concept de « l’État à l’écoute ».
Nous ne devrions pas nous concentrer sur les lignes de division, mais, au contraire, nous devrions nous consolider pour atteindre des objectifs ambitieux.
C'est le sens profond de l'idée d'un Nouveau Kazakhstan Équitable.
Une tâche particulièrement importante est devant nous : préserver la souveraineté et l'intégrité territoriale du pays.
Pour renforcer davantage l'État, nous avons besoin de cohésion. Il n'y a pas d'autre voie.
L'unité du peuple a toujours été notre plus grande valeur, qui acquiert aujourd'hui une plus grande importance.
Notre peuple a toujours placé la paix et la stabilité au-dessus de tout.
En cette période difficile, nous devons devenir encore plus forts dans notre unité.
Ainsi, il est important d'arrêter de semer la méfiance mutuelle et la discorde dans la société.
Chers députés du Parlement,
Chers compatriotes,
Je voudrais partager avec vous quelques réflexions qui sont directement liées à l’avenir de notre État.
Dans le contexte géopolitique actuel, nous devons constamment renforcer notre statut d’État et poursuivre fermement la voie des réformes et du renouvellement.
Dans nos actions, nous devons être extrêmement pragmatiques et agir en fonction des l’intérêt à long terme du pays.
Il est impératif de maintenir la dynamique des réformes, de résoudre toutes les questions politiques sans trop attendre.
À cette fin, il est nécessaire d’établir les cycles électoraux à venir de manière rationnelle.
Comme vous le savez, les prochaines élections présidentielles doivent avoir lieu en 2024, et celles du Parlement - en 2025.
Je crois qu’il est nécessaire d’entamer un redémarrage complet des institutions étatiques clés conformément à la nouvelle stratégie.
Cela nous permettra d’activer le travail commun pour le bien-être de chaque citoyen et la prospérité de tout le pays.
La tradition politique selon laquelle le pouvoir gardait ses plans en cachette du public, doit sombrer dans le passé.
C’est ainsi, qu’aujourd’hui, j’ai l’intention de présenter au grand public le calendrier des prochaines campagnes électorales.
Je propose de tenir des élections présidentielles anticipées cet automne.
Un nouveau mandat de confiance du peuple est nécessaire pour la mise en œuvre réussie de réformes profondes et globales visant à construire un Kazakhstan juste.
Pour moi, les intérêts de l’État sont par-dessus tout. C’est ainsi que je me tiens prêt à aller aux élections présidentielles anticipées, même si mon mandat en serait raccourci.
En outre, après mûre réflexion, je suis arrivé à la conclusion qu’il est nécessaire de revoir le nombre et la durée du mandat du Président.
Je propose que le mandat du Président soit limité à sept ans, sans possibilité de réélection.
Quel est le fondement de cette initiative ?
D’une part, 7 ans est une période suffisante pour la mise en œuvre de tout programme ambitieux.
D’autre part, l’introduction d’un mandat présidentiel non renouvelable assurera une orientation maximale du Chef de l’État aux tâches stratégiques du développement national.
La vie ne s’arrête pas, et la dynamique des processus globaux et du développement social à l’intérieur de notre pays s’accélère de jour en jour.
La modification constitutionnelle que je propose réduira considérablement les risques de la monopolisation du pouvoir.
C’est pourquoi je propose d’introduire une présidence non renouvelable.
Nous devons établir des principes civilisés de la formation et du fonctionnement du pouvoir.
Le nouveau système présidentiel renforcera la stabilité politique, la pérennité du modèle kazakhstanais de l’organisation sociale.
Après les élections, je soumettrai, pour examen du Parlement, l’initiative limitant les pouvoirs du Président à un mandat non renouvelable.
Si elle est adoptée, une nouvelle ère politique commencera au Kazakhstan.
Dans le cadre de la modernisation politique le développement du parlementarisme occupera une place centrale de notre pays.
La Constitution révisée pose des standards complètement nouveaux d’un système politique avec des règles du jeu justes et ouvertes.
Les procédures d'enregistrement des partis politiques ont déjà été considérablement simplifiées.
De nouveaux mécanismes de formation du Parlement et des maslikhats sur les listes de partis et les circonscriptions à mandat unique commenceront à fonctionner.
D'une manière générale, tous les changements institutionnels envisagés par la réforme constitutionnelle doivent être introduits dans la législation d'ici la fin de l'année.
Ils entraîneront une multiplication des partis politiques, intensifieront la concurrence politique et contribueront à l'émergence d'une nouvelle vague d’élus du peuple.
Les organes représentatifs élus selon les anciens schémas devraient naturellement être mis à jour, en traversant un cycle électoral extraordinaire.
Ainsi, je propose d'organiser des élections aux Majilis et aux maslikhats de tous les niveaux au cours du premier semestre de l'année prochaine.
Nous aurons une nouvelle composition de députés représentant les intérêts de larges groupes de citoyens.
Je suis certain que cela accroitra l’efficacité du travail des maslikhats et du Parlement.
À l’avenir, le Gouvernement pourra être composé non seulement des représentants des forces politiques ayant obtenu la majorité des votes des électeurs, mais aussi d’autres partis parlementaires.
Cela permettra à l’exécutif de prendre des décisions plus équilibrées répondant aux besoins de toute la société.
Ainsi, les élections du Président auront lieu cette année, les élections des députés de la Majilis et maslikhats - l’année prochaine, suivi de la formation du Gouvernement.
Au total, à la mi-2023, toutes les grandes institutions politiques - le Président, le Parlement, le Gouvernement - seront redémarrées et renouvelées.
Nous construisons le Kazakhstan équitable à la concurrence ouverte et des chances égales pour tous.
Il est fondamental de mettre en œuvre des changements politiques d’envergure toute en transparence, honnêteté et confiance mutuelle.
La publication des termes et de la séquence du nouveau cycle électoral est conforme aux principes d’ouverture dans la prise de décisions.
Toutes ces étapes donnent progressivement un contenu réel à notre formule principale «Président fort - Parlement influent - Gouvernement responsable».
L’avenir du Kazakhstan nait aujourd’hui - dans nos paroles, nos actes, nos intentions et nos actions.
Chaque jour, nous choisissons entre l’ancien et le nouveau, la stagnation et le développement.
J’appelle tous nos concitoyens à s’unir autour des intérêts nationaux.
Nous deviendrons une nation forte et prospère lorsque chacun de nous renforcera pleinement l’unité et adhérera fermement aux principes de l’équité.
La construction du Kazakhstan Équitable ne fait que commencer. La route est épineuse. Ce cours est inébranlable et se poursuivra dans toutes les circonstances d’ordre interne ou externe.
Il n’y aura ni paresse ni sabotage, nous maintiendrons le cap !
Nous maintiendrons le cap !
Ensemble, nous construirons le Kazakhstan Équitable !
Le brillant avenir de notre Patrie sacrée est entre nos mains !